S’il est aujourd’hui possible de produire un cuir végétal ayant des propriétés semblables à celle du cuir animal, tout en évitant les souffrances liées à la production de ce dernier et leurs externalités environnementales, le changement des mentalités est lent et provoque souvent de vieux réflexes conservateurs.
Des produits « durables et responsables »
Le cuir végétal est plein de promesses et a été maintes fois plébiscité ces dernières années, notamment pour ses nombreux avantages. Contrairement aux idées reçues, il répond à des caractéristiques semblables à celle du cuir animal par sa souplesse et sa résistante, tout en étant durable dans le temps. Il possède l’avantage d’avoir un impact sur l’environnement significativement plus faible que son cousin et la chaire du fruit peut-être, elle aussi, utilisée comme nourriture humaine. Il est enfin possible de teinter la matière à partir de pigments végétaux.
Mais pour le moment, les applications à grandes échelles restent rares, si bien qu’il reste difficile de trouver des habits en cuir végétal dans le commerce à ce jour. Difficile de rivaliser avec l’offre abondante et pas chère du cuir animal, dont le prix est le fruit de nombreuses externalisations sociales. Néanmoins, la demande en cuir végétal se faisant croissante, le milieu de la mode s’intéresse de plus en plus à cette alternative.
Outre le skaï, qui fait parfaitement illusion lorsqu’il est fabriqué avec soin mais qui reste issu du pétrole, de nouveaux matériaux imitent aujourd’hui le cuir et s’en tirent avec honneur. Ils ont l’avantage d’être naturels et 100% végétaux.
1. Le cuir de champignon
2. Le cuir d’hévéa (Au Brésil, une coopérative fabrique le « tissu de la forêt » : un cuir végétal fait à partir de latex, la sève de l’hévéa)
3. Le cuir de thé (plutôt de thé de kombucha: cuir synthétique à partir de fibres de celluloses récupérées dans la boisson fermentée grâce à un complexe de levures et bactéries cultivées dans du thé.)
4. Le cuir d’algue
Et enfin
5. Le cuir d’ananas, le cuir végétal le plus prometteur
Ce cuir végétal est sans conteste le plus prometteur de ce qui se fait actuellement : d’une part on peut lui donner la texture que l’on souhaite (avec un imprimé façon crocodile par exemple), d’autre part il nécessite comme matière première des déchets agricoles : les feuilles inutilisées de la plante après récolte. Il est donc extrêmement écologique. Enfin, sa fabrication s’inspire d’un procédé ancestral, et relève d’une tradition probablement aussi ancienne que le tannage du cuir animal.
Le cuir végétal n’est pas encore répandu, et le domaine de l’ameublement nécessite des matières solides pouvant résister à une usure plus ou moins intense. En attendant que cette technologie très prometteuse ne se développe, et même s’ils restent issus de procédés chimiques, les skaïs sont une alternative intéressante au cuir animal. Il en existe de très belle facture chez les éditeurs de tissus d’ameublement pour la réalisation de vos fauteuils et canapés.